Nong Khiaw et Muang Ngoi Neua, la sérénité au coeur des montagnes (ນ້ຳອູ)

Nong Khiaw la Magnifique

Un bus-couchettes et 7 heures plus tard, rempli à ras-bord (ici, tu achètes ta place au même prix que tout le monde, et tu peux te retrouver assis par terre, dans l’allée au milieu des sacs de riz), nous arrivons sur les coups de minuit à Pak Mong, encore à 25 km de notre destination finale. Nous partageons un tuk-tuk avec trois backpackers français, Hazel, Laurette et Vincent en direction de Nong Khiaw. Un seul souci : plus d’essence dans le tuk-tuk, le conducteur se retrouve alors à frapper à toutes les portes de Pak Mong, sachant qu’au Laos, après 22h30, c’est couvre-feu général. Tant bien que mal, nous arriverons à Nong Khiaw, après une heure de trajet pour ces 25 petits kilomètres et trouverons assez facilement un petit bungalow, avec une literie propre, pour 50 000 LAK la nuit (5€).

Nous découvrons le lendemain la beauté de ce village, niché entre deux montagnes et construite sur les deux rives de la Nam Ou. La brume du jour ajoute encore un peu plus de magie à l’endroit. Nous décidons, avec les trois autres Frenchies, de louer des motobikes, ce seront des « semi-automatic » pour Seb et Lili (pas d’embrayage mais les vitesses à passer à gauche, le frein à droite). Ces scoots sont moins chers mais moins réactifs et puissants que les automatiques.

Nous sommes tout de suite frappés par le calme et la « zénitude » qui entourent cette ville, nous étions prévenus, nous ne sommes pas déçus. A trois nids de poule du village se loge une petite grotte que nous visitons, accompagnés de petits laotiens tout sourire! Ils nous accompagnent, se laissent tirer le portrait, nous font des petits commentaires durant la visite et…c’était évident…nous demandent de l’argent en fin de visite, nous refusons tous poliment, ayant déjà payé pour la visite de la grotte. Nous parcourons d’autres villages plus éloignés, moins touristiques, où les enfants ne semblent pas habitués à la visite de blancos que nous sommes : ils accourent vers nos scooters, nous tapent dans les mains, le tout ponctué de ‘Sa-bai-dee’ enjoués…magique.

La journée se termine par un petit match de Kataw entre collégiens, vous savez ce mélange de Football et de Volley qui donne lieu à des figures acrobatiques en tout genre. C’est encore mieux en images. Impressionnant.

Muang Ngoi Neua la Douce

Le deuxième jour, et cela tenait à coeur à Vincent, c’est journée Kayak et visite de la ville de Muang Ngoi Neua, encore plus au Nord et uniquement accessible par bateau. Nous sommes accompagnés de Tom, notre guide local, bavard et pas avare en blagues. Il a été moine pendant un an à 18 ans à Luang Prabang, passage quasi-obligé pour tous les jeunes laotiens, avant de lancer son business dans le tourisme.

La remontée de la Nam Ou est splendide et nous permet d’observer toute la beauté de la nature laotienne, que ce soit cette jungle dense, ces orangeraies à ciel ouvert ou tous ces animaux sauvages (buffles, vaches, porcs) qui font leur petite vie le long des rives.

Nous arrivons à Muang Ngoi Neua, petit village paisible composé d’une seule grande rue et ses guesthouses, d’un temple, d’ateliers de tissages et de quelques échoppes. Nous apercevons quelques bombes, vestiges de la guerre d’Indochine. Le Laos abrite encore des milliers de bombes non explosées  (il fut un des pays les plus bombardés avec 2 millions de tonnes de bombes) et même si des organisations telles que l’UXO effectuent des opérations de déminage, il n’est pas rare encore aujourd’hui que des accidents arrivent.

Le temple et ses habitants, les moines, de Muang Ngoi Neua :

Une tranche de vie dans ce petit village :

Le programme continue avec la visite d’une grotte (la plus longue qui nous ai été donné de voir) remplie de Batman, et une cascade dont l’accès est bien gardé par les villageois du coin. Ici c’est le Laos, le vrai, nous tombons littéralement sous le charme…et inversement les sangsues sont tombées sous le nôtre !

Nous finissons notre belle journée par la descente de la Nam Ou en Kayak, avec quelques petits rapides mais surtout des paysages à couper le souffle.

Petite anecdote : ne soyez vraiment, mais alors vraiment pas pressés au Laos. Nous avons été servis au restaurant, après 1h15 d’attente et ils ne nous avaient même pas oubliés. Pour nous Français, qui sommes habitués à la rapidité du service des restos français, la première fois cela fait tout drôle, d’autant plus qu’ils amènent les plats au fur et à mesure qu’ils sont prêts et donc tu te retrouves à manger ta salade avec ton collègue qui déguste son dessert.