Une marche d’approche entre Kalaw et Aungban (အောင်ပန်းမြို့)

6 petites heures de bus séparent Bagan de la ville de montagne Kalaw, base de départ des treks en direction du Lac Inle. A peine arrivés, nous sommes partis booker notre trek du surlendemain: ce sera 3 jours 2 nuits pour 65 kilomètres de marche! La pause s’impose et nous nous accordons un jour de répit avant cette grande marche, avec l’idée de prendre le train au Myanmar.

Il paraît que prendre le train au Myanmar est assez épique. Ici, les trains sont des ‘slow trains’ dans la mesure où 15 km/h est leur vitesse…de pointe. C’est surtout la vie autour du train dans les différents arrêts qui nous intrigue. Nous décidons donc de prendre un billet simple pour la première ville après Kalaw qui est Aungban, à 9 kilomètres. 9 petits kilomètres que le train va parcourir en 40 minutes. Hum. Notre billet en poche (pour le coup je crois que nous avons obtenu le prix local, 250 Kyats, soit 17 cents), c’est parti pour notre petite virée en train.

On nous fait comprendre que le wagon qui nous était réservé vient d’être mobilisé par l’armée, nous n’insistons pas. Nous nous retrouvons entre touristes, un peu déçus de ne pas avoir pu être placés avec les locaux. Nous faisons la rencontre d’un couple de quinquas français qui voyagent, avec un guide et un chauffeur svp. Notre mode de voyage les intrigue fortement et nous nous rendons compte que notre façon de voyager est diamétralement opposée, ce qui n’empêche pas de rendre la conversation plus qu’intéressante! En voici quelques bribes :

Quinquas : ‘Et pour votre tour du monde, quel est votre budget global’ ?

Nous: ’12 000 euros/personne tout tout compris’.

Quinquas (très surpris!): ‘Quoi ? c’est notre prix à deux pour notre voyage de 10 jours au Myanmar’

Quinquas: ‘Ici, les palaces sont corrects mais pas aussi luxueux et confortables qu’en Inde…ou ceux des Maldives où nous sommes allés il y a 6 mois’

Nous: ‘C’est vrai que la qualité de nos guesthouses varie beaucoup aussi selon les pays, parfois nous avons la douche chaude, parfois non, parfois c’est douche commune’.

Quinquas : ‘Ah oui, quand même, ça doit pas être facile…vous voulez des bananes ? nous avons aussi ce gateau au riz si vous voulez’

Deux mondes différents et pourtant la passion du voyage est là et nous rassemble, c’est peut-être ce que nous aimons par dessus tout pendant le voyage, ce qui constitue d’ailleurs un sacré paradoxe: notre société individualiste se transforme au delà des frontières en réelle solidarité et il est très facile de partager de bons moments, de s’entraider, ou tout simplement de tailler le bout de gras, avec des personnes que nous n’aurions peut-être jamais abordé en France. Le voyage nous rassemble, nous désinhibe et en l’espace d’un quart d’heure, l’on sait presque tout de ces parfaits inconnus, rencontrés au hasard au coin d’une rue, dans un train, sur le perron d’une guesthouse…la magie du voyage…

A la sortie du train, des vendeuses d’oranges et de fleurs nous attendent :

Nous nous baladons dans AungBan, et même si ce n’est pas jour de marché, ce petit village est très sympathique, nous rencontrons nos premiers Pa-oh, une tribu ethnique de la région de Kalaw, habillés en noir de la tête au pied avec des écharpes colorées sur la tête pour porter des objets. Et puis, il nous a été servi les meilleurs ‘Shan Noodles’ depuis le début de notre voyage au Myanmar.

Les 9 kilomètres d’Aungban à Kalaw se font très facilement à pied et les locaux ne doivent pas être habitués à voir des blancs-becs dans la région car nous nous faisons acclamer à chaque passage de voiture, avec des pouces levés en prime.

Les vaches aussi attendent le bus :

La journée se termine par un (traditionnel!) petit coucher de soleil sur le toit de notre hôtel avec vue sur Kalaw, avant le grand départ demain pour le Trek de 65 kilomètres.

10 comments

  1. Trop marrant la discussion!!!! Mais entièrement d accord avec vous sur les rencontrés en voyage, ça rapproche et c ést vrai qu on partage beaucoup plus avec des inconnus que en France….
    Courage pour la rando c est un autre stade que lelex 😉

    • Et c’est marrant de voir qu’en voyage on n’utilise jamais le vouvoiement. Je me rends compte qu’on est trop ‘coincés’ dans notre vie de tous les jours.
      Et Lelex était costaud ^^ l’avantage ici c’est que je n’ai pas de bouteille de champagne dans mon sac.

  2. Je ne suis pas d’accord, notre rando à Lélex était très physique :p
    Mais oui très drôle la discussion!

  3. Vous en êtes où dans votre budget d’ailleurs? A quand le tableau avec l’évolution en % ?

  4. Si ça se trouve, quand vous aurez 50 ans vous referez un énième tour du monde plus « chic », on en reparle dans 25 ans !!! 😉

  5. Dans 23 ans , ils le referont en Toyota Land Cruiser car y a que ça de vrai …;-);-);-)

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