La boucle nord de Salta: el Tren a las Nubes [1/3]

La tête dans les nuages

La boucle Sud de Salta était haute en couleurs, voyons voir ce que le Nord nous propose. Après une petite halte à Salta pour recharger les batteries (comprendre: retourner à la Parilla pour déguster un Bife Mediano avec du bon vin, on prend les mêmes et on recommence, c’est P.L.A.I.S.I.R.) :

El Tren a las Nubes

Le train des Nuages est un inmanquable lorsqu’on est de passage dans le Nord Argentin.

Mais c’est quoi ce Train des Nuages ?

Il s’agit désormais d’un train touristique de haute montagne, parcourant des sections à plus de 4 000 mètres d’altitude, d’où son nom de Tren a las Nubes. Ce train est d’autant plus mythique qu’il a connu bon nombre d’obstacles, avec sa privatisation dans les années 90, rendant sa circulation aléatoire. Fermé dans les années 2000, l’exploitation a repris provisoirement en 2008 mais le train connaît de nombreux dysfonctionnements.

Laurence, rencontrée à San Pedro de Atacama au Chili, nous confiera qu’en trois séjours en Argentine, il n’a pas été possible pour elle d’embarquer à bord de la locomotive, à chaque fois pour des raisons techniques.

Fun Fact: dans les années 20, lors de la construction d’une section du chemin de fer figurait sur le chantier un contremaître répondant au doux nom de Josip Broz, un certain yougoslave plus connu sous le nom de TITO, l’ancien président (et dictateur) de Yougoslavie.

A ce jour, le train fonctionne théoriquement d’Avril à Novembre et uniquement le samedi. Cela tombe bien, aujourd’hui nous sommes le samedi 16 Mai 🙂. La traversée débute à l’aube et se termine avec un retour à Salta vers minuit. Cette traversée allègera votre porte-monnaie d’environ 150$… Pas dans notre budget Routard, mais nous allons quand même tenter d’observer la traversée de ce train puisque la route de Salta jusqu’à San Antonio de Los Cobres longe la voie ferrée.

La route ou plutôt piste longeant la voie est assez étroite, heureusement nous ne croiserons pas beaucoup de camions.

Le soleil est au beau fixe, et il commence à faire très chaud dans la région, des fermiers Argentins nous arrêteront d’ailleurs pour nous demander un peu d’eau:

Nous pensions avoir tout vu avec la Quebrada de Cafayate, il n’en est rien ! Voici la Quebrada d’El Toro, à la sortie de Salta sur la route 51:

Nous avons emprunté la Route 51 de Salta à San Antonio, en bien meilleur état que certaines routes du coin:

Après 3-4 heures de route, nous commençons à nous faire une raison: le train n’a pas du fonctionner aujourd’hui. Un peu déçus, malgré la beauté de la route, de ne pas apercevoir ce mythique train.

Quand tout à coup…au loin (la voie ferrée s’était un peu écartée de notre route), nous entendons un bruit singulier, ce n’est définitivement pas une voiture, et une ombre bleue se rapproche inexorablement…Ca y est ! Le train des nuages est devant nous ! C’est parti pour une petite course-poursuite, il s’agit de ne pas se faire distancer !

Chaque passage à niveau nous permet de profiter du train qui passe devant nous à toute berzingue !

Le train effectue une pause de 20 minutes dans la gare de San Antonio avant de s’engager en direction du viaduc de la Polvorilla, un décor mythique souvent associé au Train des nuages. Cette structure de 224 mètres de long pour 63 mètres de haut a été érigée à 4 200 mètres d’altitude.

Après avoir contemplé le Train des Nuages sur son viaduc, plusieurs options s’offraient à nous:

Dormir à San Antonio de Los Cobres: pas question, cette ville n’a aucun charme et il est encore tôt;

Faire Rebrousse-chemin jusqu’à San Antonio pour récupérer une route goudronnée en direction de Salinas Grandes;

Emprunter la mythique piste Ruta 40, qui passe sous le viaduc, en direction de Susques, en dépit de son état qui peut être très aléatoire (nous avions lu beaucoup de blogs racontant qu’une deux roues motrices n’était pas envisageable pour cette route)

A contre-courant, le pilote (On est des backpackers, pas des touristes ! On est des pilotes, pas des conducteurs!) s’engage sur la mythique Ruta 40, en direction de Susques et une chose est sûre: nous ne l’avons pas regretté: ce bout de piste de 200 kilomètres restera la plus belle route de ce Road Trip dans le Nord Argentin.

Quelques précautions à prendre, en roulant au pas sur les 50 premiers kilomètres où les trous et nids de poule sont légion, mais après, la Route 40, c’est du billard !

La neige est fréquente, à + de 4 000 mètres d’altitude, dans cette région nommée « la Puna »:

Il y en a qui en veulent pour habiter dans des endroits si isolés:

Quoiqu’il arrive, dans les endroits les plus pommés de l’Amérique du Sud, l’on retrouve toujours un élevage de lamas:

Vous vous rappelez de cette fameuse Route 40, (équivalente de la mythique Road 66 aux States), que nous avions parcouru quelques mois plus tôt en Patagonie Argentine,  du côté de Bariloche ?

Nous voici désormais 2 200 kilomètres plus haut, en pleine pampa !

Et ce, en compagnie des Nandus !

Côté voitures, l’Argentine, ce sont les mythiques Renault R12 et R6, les Peugeot 504 mais aussi les voitures des fermiers, à savoir les pick-up Ford F100 que l’on retrouve absolument de partout. En voici un déniché dans une petite rue de notre ville-étape Susques:

Pas grand chose à voir dans cette ville si ce n’est son église au style particulier:

10 comments

  1. Vous n »avez pas essayé de monter dans le train en route? Je suis étonnée… 😉

    • Bonne idée mais le train est « protégé » avec deux pick-ups qui montaient la garde tout du long 🙂 On ne touche pas au Train des nuages, déjà qu’il ne marche pas souvent 😉

  2. Contre l’avis unanime de tous les passagers, le pilote nous a effectivement dit « eh ouai bonhomme on n’est pas des touristes on est des backpackers  » et le voilà parti comme un fou sur la ruta 40, vous êtes une équipe incroyable lili et toi ! Vivement la transaf les amis !!!!! Et revenez nous vite de la Martinique !!! C’était vraiment cool ce road trip à 5 !

    • Et ouais bonhomme, la Transaf 2016, ca va être EnoooooooOoooOrme ! #Ontheroadagainsoon

    • hé wouai Chloé,
      Seb et Lili ont été initiés et formés au Maroc. Ils ont la katéscience attitude, celle des vrais Packpackers 🙂
      ne craint rien, c’est juste contagieux 🙂

      • Après le Maroc, plus rien ne nous fait peur ! Les mobylettes marocaines qui descendaient la piste rocailleuse à 10 heures du soir, comment oublier ça…

  3. L’option route est géniale, faire la course avec le train bleu, c’est un rêve d’enfant (ou de quinqua ! )

    • C’est clair qu’on a eu une petite montée d’adrénaline, quand on le perdait de vue derrière les montagnes, quand il est apparu tout d’un coup…

  4. Joli coin, la vie va bon train pour vous! 🙂 C’est pas loin de Tuzgle tout ça non?

    • Quel déconneur ce Marco…Cet homme à une cartographie des volcans du monde entier dans la tête! C’est effectivement tout proche du Tuzgle, un volcan que tu souhaites rajouter à ton actif ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

X