Pourquoi nous n’irons pas au Mont Bromo et au Kawa Ijen

Touristes en colère ! Touristes pas contents !

La prochaine étape de Java, après la visite de Borobudur devait logiquement être l’ascension des monts Bromo et Kawa Ijen pour finir ensuite à Bali. Le premier est réputé pour la beauté du site au lever du soleil alors que le second est réputé pour l’extraction de soufre dans son cratère.

Nous étions avertis que la visite de ces deux volcans n’était pas une mince affaire si l’on choisit de les visiter par nos propres moyens. En effet, il existe comme une « mafia » locale, prête à tout pour se rendre indispensables que ce soit au niveau des transports en commun, des agences de tourisme ou des hôtels locaux. Une sorte d’entente entre tous ces acteurs du tourisme, à coups de commissions et de mensonges. « Le terminal de la ligne de bus n’existe plus, terminus ici devant les agences de tourisme », « Un chauffeur de bus qui refuse d’aller plus loin ou de descendre nos valises, s’il ne reçoit pas son bakchich », autant de situations vécues par des backpackers désireux de faire les deux volcans en toute autonomie.

Nous étions tout de même motivés pour tenter l’aventure par nos propres moyens (il existe en plus une méthode gratuite pour rentrer au Mont Bromo, une fois sur place), et ce grâce au train, car Java dispose d’un réseau ferré très efficace et peu cher, malheureusement nous sommes en pleines vacances de fin d’année, et tous les billets de train ont été vendus !

Il nous restait alors, résignés, l’option agence de voyage, où tu passes le plus clair de ton temps dans un minibus plutôt que dehors, et où tu n’évites pas de payer les droits d’entrée prohibitifs. En effet, toutes les agences proposent le même programme à savoir 3 jours 2 nuits :

Yogyakarta – Probolingo : 14 heures de bus. Arrivée 22 heures, lever 3heures du matin pour Mont Bromo. Ascension de 4h à 6 heures. Clic clic deux trois photos et c’est reparti en direction du Kawah Ijen, 7 heures de minibus. Arrivée au Kawa Ijen, on se relève super tôt et c’est le même manège qui recommence, c’est reparti pour des heures de transport pour se faire « jeter » au ferry de Bali, où 1 heure de traversée et 4 heures de transport en commun nous attendent encore. Concernant le logement, ils ont la mauvaise réputation d’être miteux au possible et de nombreux touristes se sont plaints de vol d’affaires dans ces hôtels. Tout ça pour un total de 55 euros, ce qui est « cher » pour l’Asie, et cela exclut les droits d’entrée au parc.

Il nous restait alors un soupçon de motivation, jusqu’au moment où nous avons appris la soudaine hausse des droits d’entrée en 2014 : + 300 % pour le Mont Bromo, un prix doublé en période de vacances et un tarif pour les étrangers multiplié par 10 par rapport au tarif local officiel, soit plus de 20 euros pour le Bromo et 10 euros pour le Kawa Ijen, auxquels s’additionnent la prestation de l’agence (transport, logement etc cité plus haut), soit un total de 85 euros, cela commence à faire cher pour un simple volcan, surtout quand tu sais que les droits d’entrée tombent dans les poches du gouvernement et que primo le Mont Bromo serait une véritable déchetterie à ciel ouvert et secundo, cet argent ne profite pas aux ouvriers locaux par exemple du Kawa Ijen qui travaillent dans des conditions très précaires (exposition au soufre…)

A cela s’ajoute le VISA indonésien qui est passé tout simplement de 25$ à 35$ en juillet 2014, le prix du temple Borobudur qui a triplé ces dernières années, les taxes de sortie d’aéroport qui ne sont pas inclues dans le billet d’avion et qui sont passées à 200 000 rp (15€) pour les vols internationaux et 70 000 rp pour les vols domestiques:

 Mais qu’est-ce qui vous passe par la tête les politiques indonésiens ?

Nous pouvons comprendre certaines différences de prix appliquées aux étrangers dans certains pays d’Asie du Sud-est, et que oui, en tant qu’européens il faut sortir le porte-monnaie mais là, vous nous prenez vraiment pour des cons ! Et nous ne sommes pas les seuls à le penser. Les agences de tourisme ont menacé le gouvernement, de se mettre en grève, l’accusant de tuer purement et simplement cette poule aux oeufs d’or. Et en discutant avec plusieurs locaux, ils n’ont pas eu peur de nous dire que le gouvernement marchait complètement sur la tête et que c’était le meilleur moyen pour endiguer le tourisme indonésien, un des principaux secteurs d’activité du pays.

Un autre critère pour notre choix était la météo actuelle, en pleine mousson, le climat est très incertain et il est fort possible de monter en haut de ces volcans pour se retrouver avec une vue complètement bouchée.

Du coup, après réflexion et prise en compte de tous ces facteurs, nous avons réservé un billet d’avion pour Bali pour les six derniers jours de l’année. Nous serons en terrain connu et au moins l’on sait qu’on ne se fera pas « pigeonner ». De plus, quand tu fais un tour du monde de 9 mois, de belles choses tu en vois, et il est beaucoup plus facile d’effectuer ce genre de compromis, en comparaison d’un couple qui passerait ses 3 semaines de vacances d’été sur Java par exemple.

Un repos à Ubud qui tombe à pic avant notre séjour japonais !