L’arrivée en Nouvelle-Calédonie (Kanaky)

Une île, deux cultures, un pays

Nous sommes arrivés en Nouvelle-Calédonie, après un long périple transitant via Tokyo, Singapour, Sydney et enfin Nouméa ! La Nouvelle-Calédonie (ou « Kanaky » en langue Kanak) est un archipel à l’Est de l’Australie formé d’une longue bande de terre, la Grande Terre, affectueusement renommée « Le Caillou » par les calédoniens en raison de sa terre riche en nickel.

Située à 17 000 Km de la France, la NC dispose d’un statut particulier, il s’agit d’une collectivité sui generis, contrairement aux départements et régions d’Outre-Mer (les Antilles françaises, Mayotte, la Réunion) et les collectivités d’Outre-Mer (Polynésie française, Saint-Barth’, Saint Pierre-et-Miquelon, Wallis et Futuna, Saint Martin).

La Nouvelle-Calédonie est très peu peuplée avec 13 habitants au kilomètre carré soit 270 000 hab. Elle est composée à 40% de Kanaks, la population autochtone, ou Mélanésiens, 30% d’Européens, 10% de Walisiens et Futuniens et d’autres groupes asiatiques. En résumé tu es soit un Kanak, soit un Zoreille, un Zor’ (un Métro venu s’installer en NC) soit un Caldoche (descendant d’une famille qui a immigré en NC).

L’arrivée sur le Caillou

Nous récupérons la voiture à l’aéroport et c’est parti pour la visite du Caillou, cette terre si riche en nickel (25% des ressources mondiales de nickel) qui permet de faire tourner l’économie de l’île: l’agriculture est en retrait à cause du caractère peu cultivable de la Terre, ici tout s’importe et c’est pourquoi la vie est si chère. Quant au tourisme, il reste finalement assez marginal avec seulement des Japonais venant passer leur lune de miel, des croisiéristes Australiens et Néo-zélandais et des Français, comme les Lovely Planet, qui passaient par là.

Manque de chance, il pleut en ce premier jour ! Nous filons en direction du Nord de l’île et il faut déjà trouver un logement pour ce soir, en cette période de vacances scolaires. Après 3 mois en Asie, nous conduisons de nouveau à droite et les panneaux de signalisation nous sont drôlement familiers ! Quelle sensation bizarre à 17 000 Km de la France !

Nous enchaînons les gîtes et campings qui affichent tous complet ! Heureusement, notre bonne étoile est encore là. En demandant notre chemin à une habitante du coin, celle-ci nous propose de garer notre voiture sous son abri, si nous ne trouvons pas de solution. Nous hésitons un peu et puis au final, pourquoi pas ?

Notre charmante hôte s’appelle Rose, une sino-mélanésienne (un grand-père japonais et la branche maternelle est « méla ») mariée à un « Métro ». Quelle gentillesse !

Nous sommes accueillis comme des rois, Rose nous a même dressé une table, avec des fleurs et des pomme-liane (fruit de la passion) ainsi que l’électricité dans son garage.

Nous retrouvons nos baguettes françaises et un sandwich tomate-jambon-fromage n’a jamais été aussi apprécié:

L’échange bat son plein, nous discutons indépendance de la Kanaky, Melting pot de la Nouvelle-Calédonie, projets d’hôtels de luxe, alcool et vitesse au volant etc…

L’humaniste de Lily est aux anges et Seb d’habitude plutôt méfiant baisse sa garde le temps d’une soirée…

A chaque jour sa peine…Le soleil vient de se lever

Une nuit dans la voiture, rien de mieux pour se remettre le dos en place. Au moins, nous sommes au sec. Nous nous réveillons avec le soleil et Rose nous invite pour le petit-déjeuner, elle nous a préparé des crêpes, merci merci merci.

Nous visitons son immense jardin fleuri sous un soleil parsemé de quelques nuages:

Nouvelle-Calédonie, tu te montres sous de meilleurs auspices 🙂

Nous devons déjà partir et quitter Rose. Ce n’est qu’un au-revoir, car nous sommes invités dans deux jours pour des grillades :-). La plage de la Roche percée et son Bonhomme ont meilleure mine aujourd’hui :

La baie des tortues

Le site de Poé était originellement réputé pour son observation des tortues Grosse tête mais 90% de la population a été décimée à cause du braconnage et de touristes malveillants. La baie demeure magnifique avec ses pins colonnaires qui surplombent la plage.

Après une baignade un peu fraîche, il est déjà l’heure de partir à la pointe Nord de l’île, au bout du monde. Nous traverserons la ville de Bourail, dont certains symboles de l’époque de la colonisation subsistent avec la Mairie, à l’architecture coloniale et l’Eglise du village.

Le Relais de Poingam, la pointe septentrionale du Caillou

Nous avons décidé de passer une nuit en demi-pension dans le Grand Nord du Caillou au Relais de Poingam, une adresse à ne pas louper quand tu visites le Caillou. Après nos premiers kilomètres en N-C, nous sommes agréablement surpris par la qualité de la route et choqués par la vitesse à laquelle roule les locaux. Ici, c’est du 110 sur la route territoriale (équivalent d’une route nationale) mais les pick-ups te doublent bien plus vite. La NC détient le triste record du plus grand nombre annuel de décès liés à la route, la faute à la vitesse mais aussi à l’alcool, véritable problématique sur l’île. Les politiques tentent d’endiguer le sujet en limitant l’accès à l’alcool (achat possible uniquement le matin) et en fixant des tarifs prohibitifs (près de 30 euros le pack de 24 bières, 65 euros les 24 desperados, en Métropole c’est 8 euros le pack de 24 :-).

La route menant au Relais est très sauvage et très belle:

Ce soir, nous dormons dans une tente Tipi, avec plage privée s’il-vous-plaît:

Je sens que nous allons bien dormir 😀 Allez, comme on dit ici:

Tata Demain !