En compagnie des Cholitas de l’Alto

Le marché d’El Alto, un des plus grands marchés au monde

Aujourd’hui, c’est jeudi, jour de marché à El Alto, la ville qui surplombe La Paz et qui est désormais reliée à celle-ci par téléphérique. El Alto, c’est + de 100 000 habitants à 4 200 mètres d’altitude, mais aussi une ville qui, tous les jeudi et dimanche, se transforme en marché géant, que les locaux appellent la Feria. Ici, l’on y trouve vraiment de tout, la Bolivie ne possédant pas de super ou hypermarchés comme dans les autres pays d’Amérique du Sud. La Bolivie, c’est réellement le pays des marchés. C’est aussi un marché réputé dangereux pour les touristes, où bon nombre d’agressions ont eu lieu ces dernières années.

A la première heure, nous filons sur la Place San Francisco pour monter illico presto dans un Combi, en direction de la Feria. Trente petites minutes plus tard, nous arrivons dans ce capharnaüm géant:

Tout le monde trouve son bonheur ici, puisque l’on vend de la nourriture bien sûr mais aussi du matériel auto, des pneus, des lampes, des fournitures scolaires, du matériel de couture, tout, tout, toutvous saurez tout sur le 

Une petite douceur pendant notre shopping:

Le phénomène des Cholitas boliviennes

Nous avions déjà rencontré des Cholitas au Pérou, particulièrement à Huaraz, mais c’est bel et bien en Bolivie que nous en côtoierons le plus ! Le terme Cholita, provient du nom « Cholo », signifiant ‘de descendance amérindienne’. Sauf que nous sommes en Amérique du Sud et ici, tout est -ito ou -ita, que ce soit le cafecito pour cafe, le matécito pour maté, le desayuno pour desayunito, ahorita pour ahora, senorita pour senora etc etc etc… La cholita est désormais une femme indigène, une Aymara, vivant sur les plateaux andins. On la distingue par une tenue traditionnelle. Cette tenue urbaine est devenue un symbole ethnique pour la Cholita. Portraits en série :

Il y a tout d’abord le chapeau melon, que l’on appelle « bombin » ici.

En cas de pluie, ce n’est pas grave si Madame la Cholita est mouillée, ce qui compte, c’est que le chapeau soit protégé !

Mais d’où provient ce chapeau melon pour la mode féminine ? La légende raconte qu’en 1920, le chapeau melon aurait été importé en 1920 par les européens qui travaillaient sur les chantiers. Les hommes avaient adopté ce chapeau. A La Paz, un chapelier aurait passé une énorme commande de chapeaux, le problème étant que ces derniers étaient trop petits! Afin d’écouler son stock, le chapelier raconta aux femmes que ce chapeau était la dernière mode en Europe. Les Boliviennes l’adoptèrent et ne l’ont pas quitté depuis !

Quant à la jupe, il s’agit de la « pollera », souvent de couleur très vive. Sous cette jupe, la Cholita porte pas moins de 7 jupons, ce qui leur donne une allure de « bouteille Orangina ». Non, les Boliviennes n’ont pas toutes de fortes hanches ! Cette jupe et ses 7 jupons coûte environ 3 000 bolivianos soit près de 400 euros ! Quand on sait que le salaire mensuel moyen est d’à peine 1 500 Bs, nous restons perplexe.

A cela s’ajoute le châle à dentelles, ou « ahuayo », toujours assorti à la jupe. Lorsqu’il fait froid, ce châle est remplacé par une couverture en laine de lama.

Et puis, la Cholita est coiffée de deux longues nattes, reliées entre elles par la Tula.

La discrimination dont les Cholitas étaient victimes dans le passé semble s’effacer avec le temps et surtout avec le président actuel, Evo Morales, Aymara d’origine et fils d’une Cholita.

En plein marché d’El Alto, nous croiserons des dizaines et des dizaines de Cholitas, dont nous ne nous lassons pas de contempler l’habit traditionnel:

Par pur hasard, nous tomberons même nez à nez avec le paradis des Cholitas, une rue entière dédiée à l’habit traditionnel de ces dernières:

Les Cholitas nous prennent en flagrant délit de photographie et pourtant, le sourire est présent:

Nous ressortons du coeur du marché pour aller nous balader sur l’avenue Panoramica:

Une journée haute en couleurs, passée à flâner dans ce marché immense qu’est l’Alto, et à observer les Boliviens, les Cholitas mener leur petite vie, tout ce que nous aimons !

9 comments

  1. Chantal et Pierrick

    super marché ! toute une ambiance que j’aime, sauf l’insécurité mais vous n’avez pas eu l’air d’en pâtir . le cout de vie est il élevé? on marchande ?

    • Nos propres consignes étaient de ne pas traîner ici le soir et sacs à dos à l’avant, mais aucun souci de ce côté là, un peu de bon sens et cela se passera bien…Faire attention aux faux policiers qui se présentent dans la rue pour « une fouille », plusieurs rencontres en ont fait les frais… Pour le coût de la vie, la Bolivie, c’est le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud, un salaire moyen mensuel de 150 euros, et même si le taux de change actuel n’est pas du tout favorable, nous nous faisons plaisir ! Ne pas hésiter à négocier avec le sourire, car ils essaient bien d’enfumer le Gringo… ‘C’est combien votre bière?’ ’12 BS’ ‘Ah bon 12 Bs, c’est marrant votre collègue au coin de la rue la fait à 10 Bs’ ’10 Bs, c’est bien aussi’ 🙂 🙂 🙂

    • Nous n’avons pas ressenti l’insécurité avec les précautions de bases : pas d’appareils photos, tout fait avec le téléphone et sac tenu devant nous. Le coût de la vie est vraiment pas cher. 0,10€ le pain par exemple.

  2. Lili avec son sac à dos tout terne dénote au coeur du marché, un peu d’effort d’adaptation tout de même ! ♡♡♡

  3. vous vous êtes pas acheté un chapeau 🙂 ?

  4. On voit pourtant Lily avec son sac à dos à l’arrière!
    Au final, toutes les femmes se ressemblent, c’est un peu triste…

  5. Je bugue sur le prix de la jupe et des 7 jupons…
    J’espère qu’elles savent coudre…

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